Εικονιστικά: Α' Κορμός ανδρικού αγάλματος

Προβολή/ Άνοιγμα
Συγγραφέας
Καρούζου, ΣέμνηΗμερομηνία
1967Γλώσσα
el
Εκδότης
Υπηρεσία Αρχαιοτήτων και Αναστηλώσεως
Λέξη-κλειδί
Βιβλιογραφικά στοιχεία
Αρχαιολογικόν Δελτίον, 1966, Τόμος 21, Μελέται/Μέρος Α’, 1-8.
Πρόσβαση
ελεύθερη
Τίτλος περιοδικού
Αρχαιολογικόν Δελτίον
Επιτομή
Dans un des magasins les plus encombres et les moins accessibles du Musee
National a ete oubliee, qui sait depuis combien d’annees, cette statue acephale d’un
homme vetu de rhimation. A premiere vue on y reconnait une oeuvre originale,
parmi les plus rares de son epoque. Apres la guerre la demolition des anciens magasins
a necessite son transport avec quantite d’autres marbres dans un des nouveaux
magasins du Musee, d’ou on I’a remonte pour l’exposer dans la Salle des sculptures
hellenistiques.
La provenance athenienne est pres probable; du fait qu’il s’agit d’une statue
peu facilement transportable, et qui etait alors consideree comme presque depourvue
de valeur.
La fa<jon dont sont rendus les plis de l’himation dont un pan tombe devant le
corps,-l’autre etant soutenu parle bras gauche, et suivant la verticale du corps-est
personelle et rare. Entre ces beaux parties du vetement la jambe gauche, flechie,
couverte par une surface laissee lisse, sans plis, forme un contraste avec la lourdeur
de l’etoffe.
On doit conclure a un support de la statue, mais discret, place tres probablement
pres de la jambe droite. II devait avoit une forme cylindrique et moins lourde
que chez le « philosophe » des Delphes; un tel appui etait peut-6tre represente pour
notre statue. Une autre possibilite est l’attitude de l’homme drape de Delos, avec
le genou flechi et pose sur les deux pieds, sans appui (Michalowski, Delos 13,
pis. 42 - 44).
On s’en rend compte surtout par la chair molle du bras gauche qui indique
l’&ge avance et aussi par la nudite complete de ce bras, qui semble exclure une
autre prefession. II est etonnant pourtant qu’il ne prenne pas appui des deux
pieds, d’une fagon lourde, avec la negligence habituelle des philosophes, mais
qu’il soit represente avec l’une des jambes flechie.
La statue etait destinee a etre vue de tous les cotes. Pourtant la face et le cote
droit, travailles avec plus de soin etaient les plus accessibles au regard. On est
ainsi amene a 1’hypothese qu’elle representait plutot un Stoicien ou un Epicurien
qu’un Cynique. II sembe que la statue n’ait pas ete copiee k l’epoque romaine.
L’attitude rapelle la stele - portrait de Budapest ( Horn, Gewandstatuen pi. I.
Picard, Man. IV, 2b, 1306 note 2 et fig. 513), une oeuvre animee du lie siecle av.
J. C. ( d’apres Buschor, Hell. Bildn. p. 9, 32 ), un peu ant4rieure a l’autre, la st£leportrait
attique de Vienne, avec la figure du jeune homme unique, ravissante, de style centrifuge (Buschor, Das Portrat 124, fig. 84. Du meme Η. B. 26,32, 36, fig. 8 ).
Notre statue, malgre l’emphase des plis, garde encore une unite de rhythme,
un equilibre qui nous oblige a ne pas nous eloigner du I lie siecle av. J. C. Si le philosophe
represente tenait un biton cela serait dans la main droite. La verticale
correspondrait ainsi & la descente de l’himation au cote gauche. Une autre possibilite
est qu’il tendait la main droite, dans le geste de l’orateur, s’il ne tenait pas un
cylindre. Un tel objet se voit dans la main gauche baissee d’un homme represente
sur une petite stele - portrait du Musee National, provenant de Pile d’Anaphe. E.
Pfuhl l’avait considere comme interessante, vu la grande rarete des statues - portraits
hellenistiques (ici Pis. 6 a - b ).
Cet homme est apparente a la statue que nous publions ici par la faijon dont
le Spielbein couvert par la surface lisse de l’himation, est place du cote ou l’etoffe
tombe des epaules. L’animation de l’anatomie, l’attitude mouvementee, la structure
organique du corps sont encore empreints de la fievre hellenistique.
Devant cette modeste oeuvre insulaire la statue du Musee National se distingue
par son originalite. Elle est faite a une epoque creatrice, dans la ville ancienne
ou etait enracine le type de la statue du philosophe et du poete, debout ou assis.
Son air dominateur vient de la confiance du sage qui est « vraiment riche » et auquel
s’adressent tant de gens, mus par le desir de la connaissance et du dialogue, attendant
qu’il leve la main dans le geste qui accompagne sa parole.