Εικονιστικά: Εικονιστικό κεφάλι ενός ποιητή

View/ Open
Author
Καρούζου, ΣέμνηDate
1967Language
el
Academic publisher
Υπηρεσία Αρχαιοτήτων και Αναστηλώσεως
Keyword
Bibliographic details
Αρχαιολογικόν Δελτίον, 1966, Τόμος 21, Μελέται/Μέρος Α’, 8-17.
Access
free
Journal title
Αρχαιολογικόν Δελτίον
Abstract
Trouvaille ancienne cette tite - portrait du Musee National, un des plus rares
originaux de l’epoque hellenistique, a ete jusqu’ a present, d’une fagon inexplicable,
oubliee par la recherche.
Elle provient des fouilles de feu Kyriakos Mylonas dans le portique d’Attale
en 1898 et a ete inventoriee plus tard, vers 1910 sous le No 3266.
La partie haute de la tete a ete cassee verticalement. II est cependant exclu
que le fragment qui manque ait ete rapporte en marbre ou en platre. La surface
est conservee dans un etat relativement satisfaisant et — quelle fortune rare! —
le nez est conserve intact. Quelques t&ches noires gatent l’impression, surtout les
traces de rouille sous le menton.
Les cheveux encadrent le visage en masse, d’une maniere «picturale», avec
une negligence etudiee, plus prononcee que chez la tete hellenistique du pretre
couronne du Musee Nat. ( No 351. Hafner, Sp&thellenish. Bildnis: pi. 104). II manque
l’extremite des boucles qui couvraient l’oreille gauche, rendue pour cette raison d’une
faijon sommaire. Les yeux representes plutot petits sont ombres par les sourcils
gonfles, un «έπισκύνιον» se forme au dessus du nez. Le regard, sans but precis,
est concentre sur un point, tourne vers l’interieur.
Qu’il s’agit d’une oeuvre originale la partie superieure du visage suffirait
a le prouver. Cette impression est assuree si on examine aussi le nez, un peu acquilin,
les levres minces qui ne s’unissent pas, temoins d’un charactere foncierement
doux, peu volontaire, qui suggere la fin d’une epoque. Du cote gauche on distingue mieux la legere proeminence de la levre superieure,
qui fait penser a un defaut d’articulation, a un leger begaiement.
Vu lateralement, du cote gauche, il parait plus jeune que de faee. II doit a
peine avoir passe la cinquantaine ; l’experience de la vie lui a laisse moins une durete,
qu’un scepticisme et le besoin de la solitude, mele a une inquietude de
l’esprit.
Par le travail de la tete c’est vers Athenes qu’on ait conduit: noblesse de la
personne representee, absence de l’exaltation hellenistique. Mais le marbre n’est
pas attique, d’apres l’opinion des sculpteurs du Musee. E. Langlotz le considere
comme pergamenien, ce qui conviendrait au lieu de la trouvaille, le portique d’
Attale II. C’est le nom de ce roi qui vient d’abord a l’esprit, quand on recherche
un identification. Pourtant la chevelure n’a rien de commun, non seulement avec
la soi - disante tete - portrait d’Attale II (Buschor, Η. B. fig. 29), mais avec aucun
des portraits des princes hellenistiques.
Une autre hypothese a ete suggeree a cause de la largeur du cou : la tete
pouvait provenir d’une stele double hermaTque. Malgre l’opinion courante, que les
hermes doubles a tetes - portraits ne commencent pas avant le He siecle apres J. C.
( K. Schefold, Bildnisse 196 ), nous avons prie le sculpteur des Musees Grecs Nik.
Perantinos d’entreprendre une restauration de la tete - entiere, d’apres les elements
offerts par elle - meme. Le resultat a ete instructif: d’abord la tete a du
etre un peu plus grande que nature, et il est exclu qu’elle provienne d’une steleportrait
du type de la stele de Vienne (Buschor, Η. B. fig. 8. Das Portrat, fig. 84),
ni memes d’un hermes double.
L’homme represente devait - etre legerement tourn6 vers gauche et un peu
courbe en avant (comparer l’aspect peu favorable de la PI. 10a acelui des Pls.7 - 8a).
Il etait represente assis dans le type des philosophes et des poetes, portant peut—
etre la main droite vers la joue ou a distance comme Posidippe. Qu’il s’agit d’un
portrait de ce poete, si populaire a Athenes, renouvelle par un sculpteur du lie
siecle, serait neanmoins une hypothese temeraire.
Toute l’execution de la tete a ete faite du dehors. Le sculpteur a modele la
surface sans penser a la structure organique, au squelette de la tete, comme l’avait
fait le createur de la tete du pretre couronnee. Plus ancienne, notre tete - portrait
est si unique qu’au lieu de proceder par comparaisons, on doit se concentrer sur le
temoignage du style. C’est vers le milieu du He siecle qu’il invite a dater l’oeuvre.
On pourrait aussi penser que cette statue - portrait d’un poete et non d’un
philosopbe, de quelqu’un qui fut populaire a Athenes, a ete offerte a la ville par
Attale II lui - meme ( rappellons qu’il etait eleve de Carneade ), pour orner le portique
erige par lui pendant les annees de son regne ( 159 - 139 av. J. C. ).
D’une tete - portrait semblable derive probablement un original du Ier siecle,
dont trois copies sont connues, deux au Latran et un a Copenhague ( Virgil d’apres
V. H. Poulsen, Vergil pi. 4 - 5 ). Il s’agit cependant d’une autre personne que celle
que represente la tete du Portique d’Attale.
Celle - ci reflete un type de 1’epoque hellenistique. On s’en rend compte par
le visage rase qui exclut un philosophe. A un poete de la comedie nouvelle fait
songer la parente physionomique avec Menandre et « Diphilos». Mais l’identifi cation est difficile entre les 64 poetes mentionnes de la Comedie nouvelle. On pense
rait a Philemon, si goute des Atheniens, mais pourquoi serait-il represente si jeune,
lui qui a v4cu si longuement? ( Ce qui a meme provoque l’identification avec
Pseudo - Seneca).
Cette rarete des tetes - portraits d’Athenes du lie si£cle av. J. C. peut - etre
expliquee par les catastrophes provoques par le sac deSylla (86 av. J.C.).Nousavons
au contraire assez de portraits atheniens du Ier si£cle, originaux et copies, qui montrent
la continuite de la vie artistique d’Athenes, malgre le marasme de l’activite
politique.
Meme si la tete est inspiree d’une creation du I He siecle, le sculpteur a su la
renouveler; il a exprime la chaleur des oeuvres hellenistiques, mais en unissant la
concentration avec le mouvement et avec le deplacement des axes; il a montre
en la temperant une exaltation interieure, pour l’adapter a la tradition athenienne
de noblesse et de distinction.