Ελληνικά επιτάφια μνημεία (Πίν. 81-88)
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Autor
Ανδρόνικος, Μ.Datum
1963Language
el
Verlag
Υπηρεσία Αρχαιοτήτων και Αναστηλώσεως
Schlagwort
Bibliographic details
Αρχαιολογικόν Δελτίον, 1961/62, Τόμος 17, Μελέται/Μέρος Α’, 152-210.
Access
free
Journal title
Αρχαιολογικόν Δελτίον
Zusammenfassung
La presente etude constitue la premiere section d’une histoire des monuments
funeraires grecs depuis les temps prehistoriques jusqu’a la fin du IVe siecle av. J.C.:
cette premiere section concerne les monuments de l’epoque prehistorique et geometrique.
Dans cette etude entrent les monuments de toute forme trouves au-dessus des
tombes, a la surface du sol, y compris le tumulus lui-meme, qui est le type le plus
ancien de monument funeraire conserve en Grece.
Nous trouvons ainsi des tumuli funeraires a partir de la fin de l’epoque Helladique
Ancienne ( 2000 av. J.C.) a Leucade (tombes Ri-33 de Nydrios) et, dans le meme lie,
des tumuli de ΓHelladique Moyen en deux autres endroits ( Skaros, Steno ). Il semble
que l’edification de tumuli a l’Helladique Moyen ait ete babituelle dans la plupart
des regions de la Grece, comme le montrent les tumuli d’Afidna, de l’Acropole d’Athenes,
de Drachmani en Phocide, de Patras, de Messenie, de Chypre.
Mais des steles de ΓΗΜ ont ete egalement signalees aussi bien a Lerne qu’a Eleusis;
et il est vraisemblable que beaucoup d’autres ont ete detruites au cours du temps.
La possibilite de stales de bois n’est d’ailleurs pas exclue.
Bien souvent (a Prosymna, a Lerne), nous trouvons sur le tombeau des vases, et dans certains cas la tombe etait entouree de pierres delimitant un espace a l’interieur
duquel etaient deposes les vases (Ay. Kosmas,Asine,Corinthe).C’est la forme la plus
simple d’enceinte funeraire. Une forme plus developpee en est le peribole de pierre
du cimetiere HM de Corinthe; a Malthi en Messenie nous avons veritablement un
peribole monumental, prefiguration des deux enceintes celebres de Mycenes.
Les deux periboles de Mycenes offrent un riche materiel pour le sujet qui nous interesse.
Nous y trouvons l’alliance du peribole, du tumulus et de la stele funeraire,
laquelle, semble-t-il, constitue un monument connu a toutes les periodes de l’epoque
mycenienne (les steles les plus anciennes sont celles du peribole B,la plus recente la
stele inscrite de Tsountas ). Les steles myceniennes meritent d’etre examinees en
tant que monuments d’art, et pour leur signification religieuse. On ajoutera que des
signes ont ete trouves egalement au-dessus des portes de nombreux tombeaux a
chambres (Prosymne, Chypre, Dendra, Cephalonie) et que surlestombes myceniennes
d’lalysos se dressaient des cippes funeraires avec une decoration geometrique.
Parmi ces documents, seuls les derniers ont une signification religieuse: les autres
steles apparaissent plutot comme de simples signes indiquant le tombeau.
Enfin, le menhir et la table a offrandes de Midea, et le menhir recemment trouve
en Thessalie constituent des cas isoles que l’on examine.
En resume :
1) Le tumulus est connu dans le domaine grec depuis environ 2000 av. J.C.
2) Des tumuli continuent a etre eleves pendant tout ΓΗ.Μ.
3) Nous avons des indices de la celebration d’un culte sur le tumulus.
4) II existe des tumuli egalement a la peripherie du monde grec.
5) Les periboles des tombeaux monumentaux de Mycenes continuent une vieille
tradition mesohelladique.
6) Au-dessus des tombeaux verticaux il y avait des tumuli.
7) II existe des exemples de steles des 1’epoque mesohelladique.
8) Les tombeaux a tholos sont caches sous un tumulus.
9) Souvent au-dessus des tombes myceniennes a chambre ont ete trouvees des steles
ou des pierres-«signes».
10) II existe deux exemples de menhirs en terre grecque.
Les elements existants n’autorisent pas a mettre en relation les steles avec les
menhirs. Aussi bien celles-ci que le tumulus constituent des «signes» du tombeau
qui est dessous, et ont parfois une forme de monument. Le peribole, ainsi que le
socle de pierre des tombes, a tres vraisemblablement une signification symbolique
et delimite le «temenos» du mort, qui est parfois considere comme un abaton.
EPOQUE GEOMETRIQUE
L’habitude d’etablir sur la tombe un monument funeraire semble ne pas avoir
subi d’interruption apres l’epoque mycenienne. On a trouve au Ceramique une stele
sur la tombe protogeometrique 38; l’existence de tumuli sur les tombes protogeometriques
est admise par Klibler, qui a participe a la fouille. Le meme archeologue suppose
l’existence de tumuli meme sur les tombes sub-myceniennes.
D’un interet particulier apparaissent les tholoi funeraires libres d’epoque submycenienne
de Karphi en Crete, ainsi que le peribole funeraire de Dreros. On a trouve a Vranezi du Kopai's un tumulus remarquable de l’epoque protogeometrique
tardive; a Aetos (Ithaque) des amas de pierres ont ete interpretes comme
funeraires. Une enceinte funeraire de l’epoque protogeometrique a ete decouverte a
Nea Ionia, dans la banlieue d’Athenes, et l’existence de nombreux vases sur les
tombes protogeometriques de Skyros et de Kos autorise a faire l’hypothese de semblables
periboles.
Dans la necropole geometrique d’Asine ont ete trouvees au-dessus du niveau du
sol des structures funeraires qui sont interpretees comme des autels funeraires, analogues
aux autels des tombes mesohelladiques de la meme region.
Ces exemples disperses submyceniens et protogeometriques permettent d’affirmer
qu’il existe une continuite dans la tradition du monument funeraire de l’epoque
mycenienne a l’epoque geometrique et aux periodes suivantes.
Les exemples de l’epoque geometrique sont beaucoup plus nombreux et plus
clairs. Sur les tombes du Ceramique on trouve la petite stele de pierre et le vase funeraire.
Pour beaucoup de ces tombes Kiibler affirme l’existence de petits tumuli
detruits au cours des temps, a l’exception d’un cas d’une extreme importance (tombes
51-63), ou ont ete conserves non seulement les tumuli, mais egalement le peribole
enfermant toutes les tombes, ainsi que de petits murs qui y marquent des separations
interieures. L’existence de periboles, de steles, de vases funeraires et de
tumuli est assure, hors du Ceramique, dans des fouilles pratiquees en d’autres points
de PAttique. Au Vieux-Phal£re a ete signale un «mur de briques» qui isole un groupe
de tombes, a l’Agora d’Athenes a ete trouve un mur que Young toutefois estime
d’usage non funeraire, a Eleusis on a note «un peribole de pierre autour d’un groupe de
tombes», et a Marathon on a decouvert «un segment d’un mur courbe». De plus, dans
la necropole d’Eleusis ont ete egalement trouves des steles de pierre et des vases
places sur des tombes et Skias pensait qu’il y avait la aussi des tumuli. D’autres
tumuli geometriques ont ete trouves a Anavyssos et a Spata en Attique, et une
stele funeraire a Marathon. Des vases places sur les tombes ont ete trouves egalement
a Eretrie, Mycenes, ou existait aussi un peribole de tombes, a Argos, Tirynthe, Corinthe,
Egine, Kos.
Un grand tumulus geometrique a ete fouille a Alos en Thessalie, ou on a trouve
aussi une tombe entouree d’un peribole de pierre de 1,60 m de diametre.
Deux tumuli ont ete fouilles par hasard pres de Khalandritsa (Patras) et une necropole
a tumuli, unique, de l’epoque geometrique, a ete exploree ces dernieres annees
a Vergina de Verria. De nombreux tumuli avaient un socle de pierre; la plupart d’entre
eux avaient un diametre de 10 a 15 m et une hauteur de 1 m a 1,50 m environ.
Une autre necropole a tumuli geometriques a ete fouillee dans Pile d’Ischia en Italie;
beaucoup de tumuli y etaient egalement entoures d’un socle de pierre.
II est tres vraisemblable que le tombeau a tholos des Ag. Paraskioi en Crete ait
ete aussi recouvert par un tumulus; il constituait une tholos libre au-dessus du sol,
comme les tholoi de la periode mycenienne construites en plaine. Des tholoi semilibres
ont ete fouillees egalement a Arkades, ού ont ete decouverts ainsi qu’a Vrokastro
des edifices funeraires lies au soin sinon au culte des morts.
Des tumuli funeraires et des steles ont ete signales aussi a Lapithos et a Idalios a Chypre, et le tumulus de Colophon temoigne de l’extension de la coutume jusqu’en
Asie Mineure.
La vaste necropole de Thera offre une abondance d’elements assures de monuments
funeraires du Vile siecle. Mais il faut considerer comme certain qu’il y avait
la aussi a l’epoque geometrique autant de steles que de monuments funeraires apparents
d’autres types et de tables a offrandes sur la tombe.
A cote des monuments ci-dessus enumeres, deux steles, l’une de Rhodes, l’autre
de Kimolos, ont ete considerees par ceux qui les ont publiees comme des steles funeraires
datant de l’epoque geometrique. La stele de Rhodes (Kymisala) est un monument
etrange, unique en son genre, que nous ne pensons pas pouvoir rapporter a une
epoque plus recente que la fin de l’epoque geometrique; elle ne constitue qu’un fragment
du monument funeraire complet. La stele de Kimolos, au contraire, nous semble
dater d’une epoque plus recente que l’epoque geometrique et n’est pas selon nous
un monument funeraire.
Nous examinons ensuite les monuments funeraires les plus significatifs de l’epoque
geometrique, les grands vases a placer sur les tombes; nous adoptons la tbeorie
qui veut qu’ils aient eu a l’origine une fonction pratique, l’accomplissement de libations,
et qu’avec le temps ils aient pris un caractere monumental qui aurait transforme
la destination du vase. Examinant le probleme de la decoration de ces vases, on
insiste sur le point suivant: ils etaient fabriques specialement pour l’usage funeraire,
et leur taille et leur magnificence etaient proportionnelles au rang social du mort et
de sa famille. Quant aux scenes marines que portent certains vases, on insiste sur
le fait qu’elles ne sont pas en rapport avec le mort, mais qu’elles constituent un theme
nouveau dans les conquetes artistiques de l’epoque geometrique.
On donne enfin un resume de cette etude; on affirme qu’a l’epoque geometrique
il n’existe pas non plus d’indices qui permettent de considerer la stele comme le siege
de 1’ame (menhir) et on observe qu’al’epoque geometrique aussi (du sub-mycenien
jusqu’a la fin du geometrique) il existe toujours ou presque sur la tombe un «signe»
stele, tumulus, vase, amas de pierres, petit edifice, peribole simple ou groupe de deux
periboles: ce qui signifie que se perpetuent a peu pres toutes les formes de monuments
funeraires que nous avons reconnus a la periode prehistorique et qui se conserveront
aussi aux epoques ulterieures. Ainsi la conclusion la plus importante de Γ etude
est qu’il existe une continuite ininterrompue dans la forme du monument funeraire
en terre grecque depuis l’Helladique Moyen au moins jusqu’a Γepoque geometrique
tardive, si bien qu’il est inutile de faire hors de Grece une enquete sur la descendance
des monuments funeraires a Γ epoque classique.
En appendice, l’auteur examine la forme des monuments funeraires mentionnes
dans les poemes homeriques—tumulus, stele, et leur signification pour l’homme
homerique. Pour le poete et pour ses contemporains, le monument funeraire a pour
but de conserver le souvenir du mort et de proclamer sa gloire. Nulle part dans les
poemes homeriques on ne trouve indique que le tumulus et la stele soient des elements
en rapport avec la conservation de 1’ame, qui gagne l’Hades immediatement
apr£s la mort ou l’ensevelissement.