Horror vacui ή ο καλλιτεχνικός λόγος
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Author
Ανδρόνικος, Μαν.Date
1962Language
el
Academic publisher
Υπηρεσία Αρχαιοτήτων και Αναστηλώσεως
Keyword
Bibliographic details
Αρχαιολογικόν Δελτίον, 1960, Τόμος 16, Κείμενον/Μέρος Α’, 46-59.
Access
free
Journal title
Αρχαιολογικόν Δελτίον
Abstract
Comme il est bien connu, la stele funeraire attique de l’epoque archaique est
faite d’une plaque etroite et haute, dressee sur une base, se terminant en haut, dans
les debuts, par un chapiteau surmonte d’un sphinx, plus tard, par un motif floral.
Sur le champ de la stele est habituellement represente le mort, de profil. Au-dessous de cette figure principale, on trouve assez souvent, dans la predelle inferieure, une
deuxieme representation. Sur les steles qui conservent la representation de la predelle,
nous rencontrons les themes du cavalier, du char et de la Gorgone. Dans son
etude recente, Johansen admet que l’image du cavalier indique la classe sociale
du mort. G. Richter se range a cette opinion. Mais il n’existe pas d’interpretation
satisfaisante pour le char, et la presence du theme de la Gorgone montre que cette
deuxieme representation ne se rapportait pas toujours a la situation sociale du
mort. D’ailleurs la stele de Syme, avec l’image du sanglier nous confirme dans Γ
idee que les themes utilises par les artistes etaient bien plus nombreux et varies.
Cette etude est un essai pour saisir la raison la plus profonde qui determine Γ
artiste a choisir tel ou tel theme. Pour son auteur, F element essentiel du monument
funeraire est la stele en elle-meme. C’est elle qui est le «sema», et a elle seule elle
suffit a remplir son role. La hauteur de la stele est fixee par le parent qui la commande,
et elle est en rapport avec ses moyens economiques, son gout du prestige
social et sa volonte d’honorer le mort. S’il n’y a pas cependant de necessite contraignante
pour la hauteur de la stele, il n’en est pas de meme pour sa largeur, qui,
a ce qu’il semble, est determinee par la largeur de la tombe. G’est pour cette raison
que la plupart des steles ont une largeur de 0,50 a 0,60 m. Lorsque done le mort
est represente sur la stele, sa silhoutte aura necessairement la largeur de la stele,
et par consequent sa hauteur sera en rapport avec cette largeur. La largeur des
steles qui sont conservees autorise une representation du mort a peu pres en grandeur
naturelle (1,70 a 1,80 m.) Cependant, dans les cas oil la stele depasse cette
hauteur, il reste un espace vide assez grand soit au-dessus, soit au-dessous de la
silhouette (generalement au-dessous). Cet espace vide, mort et inerte, gene la
sensibilite de l’artiste et la provoque. La necessite de remplir cet espace se presente
avec un caractere absolument imperatif. L’artiste a a sa disposition certains themes
qui sont en rapport avec le mort ou qui s’accordent avec la stele funeraire. Le
choix est fait, non par l’instinct logique, mais par l’instinct artistique, qui retient
en chaque cas la figure qui s’accorde au schema de l’espace vide. Le rectangle
allonge de la stele de Lyseas par exemple exige une figure telle que le cavalier,
tandis que la forme presque carree du vide dans la stele du Doryphore exige un
motif comme celui de la Gorgone.
Dans une derniere digression sont confrontees les figures de la Gorgone sur six
monuments, ou il est manifeste que le motif a ete determine en fonction de l’espace
dont disposait Fartiste.
La conclusion de cette etude est celle-ci: qui entreprend d’interpreter une figure
dans une oeuvre d’art ne doit pas oublier que, a cote des raisons religieuses, intellectuelles,
historiques ou autres, il existe aussiune raison, imponderable certes mais
profonde et puissante, la raison artistique, qui parfois determine non seulement
les modalites de la forme, mais aussi le choix du theme lui-meme.