Αι δύο ψηφιδωταί προσωπογραφίαι της Νικοπόλεως

Abstract

A Nicopolis, la ville en ruines d’Epire, pendant les fouilles qui ont mis a jour les restes de la grande basilique B, dite d’Alkisson, a ete trouvee la base ronde en marbre d’une statue d’epoque romaine. Une partie des reliefs qui ornaient cette base a ete martelee par les Chretiens pour faire place a une mosaique representant deux figures en buste, entouree chacune dans un cercle. Cette base aux mosaiques fit partie, a l’epoque chretienne, de l’ambon qui se trouvait dans la grande basilique. Le regrette G. Sotiriou qui a trouve cette base et en a publie ses mosaiques en 1953 croyait que ces deux portraits figuraient une couple de donnateurs aux depens desquels a ete faite la decoration de la basilique. Une etude plus approfondie de ces deux figures conduit a des resultats assez differents. En effet, la maniere par laquelle sont representes ces deux portraits ne pourrait etre celle d’une couple, comme le montre la comparaison avec des exemples fournis par les sarcophages et autres objets d’art d’epoque paleochretienne. Mais, ce qui est plus interessant, la figure de gauche, quant au spectateur, ne represente pas une femme, comme l’avait suppose feu Sotiriou. Elle est celle d’un jeune homme imberbe. On peut s’en persuader en la comparant au portrait du martyr Onesiphore sur les mosaiques de la coupole de Saint-Georges a Thessalonique. Sur les mosaiques du meme monument on trouve d’ailleurs, le portrait de l’eveque Aristarque qui presente plus d’une analogies avec la figure de droite dans la mosaique de Nicopolis ici etudiee. Or ces deux figures de Nicopolis represented surement deux saints et non pas une couple de donnateurs. Les ressemblances des portraits de Nicopolis avec les mosaiques de Saint-Georges qu’on place maintenant aux environs de l’annee 400, pourrait nous aider a leur datation. Mais les deux figures de Nicopolis ne peuvent etre considerees comme tout a fait contemporaines aux mosaiques de Thessalonique. Des raisons d’ordre stylistique nous conduisent en elfet vers des monuments quelque peu posterieurs, comme l’Ange p. ex. le symbole de l’Evangeliste, Saint Mathieu, sur la mosaique de Hosios-David a Thessalonique qui appartient a la seconde moitie ou plutot a la fin du Vc siecle. C’est done vers cette epoque ou peut-etre vers les premieres annees du VIc siecle qu’on pourrait placer les deux figures de Nicopolis. Cette datation nous conduit au temps de l’archeveque Alkisson (+516) dont le nom se lit sur le pavement en mosaique d’une dependence qu’on a identifiee avec le Diaconicon de la basilique B, celle-meme dans laquelle a ete trouvee la base aux mosaiques ici etudiees. Or il est bien probable que l’archeveque Alkisson fut le fondateur non seulement du Diaconicon, ou se trouve l’inscription avec son nom, mais de la basilique meme dans laquelle se trouvait 1’ambon avec les mosaiques qui nous ont occupe dans la presente petite etude.